Te Rendre Heureuse – Christophe Tison

Amoureux de Lara, Christophe ne peut pourtant s’empêcher, le soir même de son départ, d’envoyer un SMS plus qu’explicite à la femme d’un de ses collègues, Alexandra, qui ne le laisse pas indifférent. Seul hic et de taille : dans sa précipitation, Christophe se trompe de destinataire et envoie ce SMS… à sa femme ! Qui est hors couverture réseau durant son absence et qui ne le recevra donc qu’à son retour, treize jours plus tard. Treize jours… c’est le temps dont dispose Christophe pour trouver une solution à ce qui risque fort de devenir un gros problème pour lui et… pour réfléchir à la question que Tison semble vouloir mettre au cœur de son roman : pourquoi trompe-t-on ceux qu’on aime ?

Te Rendre Heureuse – Christophe Tison

D’entrée de jeu, Christophe Tison plonge le lecteur dans le bain – bouillonnant – des sentiments et des émotions de son homonyme. Christophe (celui du livre) est amoureux fou de sa femme. Il n’est pas insensible au physique de celle de son collègue Fred. Et il va sans tarder mettre à profit l’absence de la première pour la tromper avec la seconde et le regretter aussitôt, mais sans parvenir ne pas recommencer. Et en se demandant continuellement pourquoi il agit ainsi.

Si les vicissitudes du couple peuvent parfois amener de petits ou de grands coups de canif dans le « contrat », des coups de canif qu’il sera possible – ou pas – de pardonner selon les êtres et les circonstances, le héros de Tison est un personnage qui s’avère rapidement être quelqu’un de faible et de méprisable. Un individu assez pathétique, qui n’a ni la force de rester fidèle à celle qu’il aime, ni la décence de la quitter, ni même de la tromper mais en gardant pour lui ses frasques plutôt que de les lui avouer et essayer ainsi de s’en décharger moralement à bon compte.

Le roman, qui débutait pourtant avec un imbroglio prétexte à une réflexion intéressante sur les aléas de l’amour et les raisons qui poussent les hommes et les femmes à tromper ceux qu’ils aiment, s’enlise assez rapidement dans les frasques sordides du héros. Plutôt que de mener à bien la réflexion amorcée dès la quatrième de couverture, Christophe Tison fait le choix – assez facile – de survoler son sujet et de ne livrer au lecteur qu’un récit superficiel, tournant autour de l’adultère et de ses plaisirs, de ses mensonges et de ses culpabilités.

L’intérêt que j’avais éprouvé à la lecture des premières pages s’est très rapidement amenuisé, les personnages restant, à l’instar du récit, assez superficiels eux aussi. Christophe est faible. Lara est amoureuse mais absente. Fred est carriériste. Alexandra est tiraillée entre son mari et le héros. Et ainsi de suite… Bref, des portraits un peu légers, qui ne captivent pas, qui ne suscitent guère de sentiments chez le lecteur et qui finissent même par ennuyer tant on comprend que la réflexion amorcée dans les premières pages de Te Rendre Heureuse demeurera à l’état de vague ébauche.

Une déception donc que ce roman. Déception d’autant plus grande qu’il faisait vraiment miroiter la promesse d’une réflexion intéressante sur l’amour et ses contradictions.