Fractures – Franck Thilliez

Qui est réellement Alice ? Quels liens la fragile jeune fille entretient-elle avec son père, Claude Dehaene, un ancien reporter de guerre ? Quelle était sa relation avec sa sœur Dorothée, morte depuis dix ans ? Qui sont les mystérieux Nicolas et Birdy qui partagent la vie d’Alice ?

C’est à toutes ces questions que le psychiatre Luc Graham, qui suit Alice depuis plus d’un an, essaie de répondre. Lentement, au fil des séances, certaines pièces du puzzle qu’est la vie d’Alice semblent se mettre en place. Mais d’immenses zones d’ombre subsistent, dans lesquelles le thérapeute va devoir s’aventurer avec sa patiente s’il veut la guérir des troubles qui la hantent depuis qu’elle est enfant.

Fractures – Franck Thilliez

Avec Fractures, Franck Thilliez offre à ses lecteurs – et ils sont nombreux – une plongée dans un univers qu’il affectionne. Un univers d’une noirceur extrême, où la folie et le mal se côtoient pour une infernale sarabande.

La recette est éprouvée et une fois encore, le thriller est captivant. Franck Thilliez joue comme d’habitude au chat et à la souris avec ses lecteurs. Il les entraîne sur des fausses pistes, il multiplie les rebondissements et les coups de théâtre. Il les égare dans la folie de ses personnages. Jusqu’au dénouement qui, comme souvent dans ses romans, prend au dépourvu celui qui s’était naïvement laissé porter par l’intrigue.

La mécanique est – très – bien rôdée. Comme (presque) tous les romans de Thilliez, Fractures est plaisant à lire. A dévorer même. Pourtant… Dès les premières pages du roman, j’ai eu le sentiment de l’avoir déjà lu. Sentiment qui s’estompait par moment, pour revenir avec plus d’insistance un peu plus tard. Et qui a perduré jusqu’à la fin.

Dès lors, de deux possibilités. Soit j’ai lu Fractures il y a quelques années sans qu’il me marque plus qu’un repas dans un fast-food. (C’est crapuleux, ça goûte, mais ça s’oublie dès la dernière bouchée avalée.) Soit tous les romans de Thilliez sont construits sur un même canevas à l’origine de ce sentiment dérangeant de « déjà vu ».

Sans cracher dans la soupe, car j’ai passé un moment délassant en compagnie d’Alice, de Julie, de Fred et des autres, j’hésite entre les deux possibilités. Dans un cas comme dans l’autre, la conclusion est que Fractures est plus un roman de plage (l’expression « littérature de hall de gare » est excessive pour qualifier les thrillers de Franck Thilliez) qu’autre chose.

Il fait partie de ces livres agréables à lire. Dont les pages se tournent toutes seules ou presque. Mais que je serais malheureux d’avoir comme seul horizon littéraire. Par contre, ce serait dommage, à l’occasion, de bouder ce genre de petit plaisir (un peu…) coupable.

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