Locke Lamora se meurt. S’il a vaincu Stragos, l’Archon de Tal Verrar, il n’a pas réussi à neutraliser le poison qui coule dans ses veines et qui le ronge. Son fidèle ami Jean Tannen a beau retourner ciel et terre avec l’énergie du désespoir, il ne trouve aucun antidote. Une mort lente et douloureuse semble inévitable pour Locke. Jusqu’à l’apparition de Patience, une… Mage Esclave qui se présente comme… la mère du Fauconnier et qui propose à Locke un étrange marché : le sauver s’il s’accepte de mettre toute son habileté et toute sa ruse au service des Racines Profondes et de les aider à remporter les élections qui ont lieu tous les cinq ans à Karthain.
Les Salauds Gentilshommes, 3 – La République Des Voleurs – Scott Lynch
En acceptant, Locke ne se doute pas qu’il devra affronter non seulement les Iris Noirs, l’autre faction politique de la ville, mais également celle qui occupe toutes ses pensées depuis qu’il est enfant et qui a mystérieusement disparu depuis plusieurs années.
A Karthain, l’effervescence règne à l’approche des élections. Les deux partis fourbissent leurs armes pour l’emporter. Entre stratégie et amour, Locke devra faire des choix délicats s’il ne veut perdre ni la vie, ni celle qu’il aime.
La cité de Karthain (plan dessiné par Scott Lynch)
Les aventures des Salauds Gentilshommes sont toujours aussi palpitantes et pleines de rebondissements. Les personnages gravitant autour de nos deux héros – à l’exception de l’insaisissable Sabetha – sont peut-être un peu moins étoffés, un peu moins convaincants que dans les deux premiers épisodes de la saga. Ou peut-être leurs motivations restent-elles un peu trop obscures. Mais après des aventures un peu trop maritimes à mon goût dans Des Horizons Rouge Sang, Locke et Jean renouent, dans La République Des Voleurs, avec tout ce qui faisait leur charisme.
Les péripéties – parfois un peu tarabiscotées – que leur fait vivre Scott Lynch servent avant tout à mettre en valeur leur panache, leur bravoure et l’imagination débridée dont ils sont capables de faire preuve quand il s’agit de vider les poches de leur prochain ou de se sortir des mauvais pas où leur métier de voleur les conduit régulièrement.
Un portrait libre de Locke Lamora
La République Des Voleurs est un récit double, alternant entre les intrigues électorales à Karthain d’une part et d’autre part l’exil forcé de Locke et de ses comparses à Espara quelques années plus tôt. Scott Lynch en profite pour révéler peu à peu au lecteur le passé mystérieux de celui qu’on surnomme la Ronce de Camorr et de ses complices et pour lever une part du voile sur les liens qui les unissent depuis l’enfance. Il saisit également l’occasion pour faire revivre leurs amis absents, trop tôt disparus, rencontrés dans Les Mensonges.
Les deux récits ne sont pas toujours de même intensité ; l’un supplante parfois l’autre. Mais la fin de chaque chapitre invite à commencer le suivant pour connaître la suite des aventures de Locke Lamora.
Et un autre de son indéfectible comparse Jean Tannen
C’est brillant. Chatoyant même. C’est plein de panache, d’humour et de mots orduriers. Et c’est tellement captivant qu’on se surprend à dire « Déjà ? » quand on arrive au bout des quelques sept cents pages du roman.
Bref, ce troisième opus confirme le talent de Scott Lynch, qui, sans qu’on puisse parler de révolution, réussit à faire souffler un vent nouveau sur la fantasy.
Vivement le quatrième épisode. Qui est prévu mais dont la parution en français n’est malheureusement pas pour tout de suite… La série devrait en compter sept au total, soit encore de nombreuses heures de plaisir en perspective !
L'Ivre Lecteur 