Ecrivain majeur du XXe siècle, Julien Green est malheureusement de moins en moins lu et certains de ses écrits ne sont plus publiés dans les collections actuelles. La seule solution pour les lire est de réussir à mettre la main sur l’une ou l’autre vieille édition ou d’investir dans ses œuvres complètes, par exemple dans la Pléiade (huit volumes quand même…).
Le Voyageur Sur La Terre se compose de quatre nouvelles publiées en 1927 : celle qui donne son nom au recueil, Christine, Léviathan : La Traversée Inutile et enfin Les Clefs De La Mort.
Ecrits que l’on peut qualifier de jeunesse (même si des romans comme Mont-Cinère, Adrienne Mesurat ou encore Léviathan ont également été rédigés dans les années ’20), ces quatre textes sont déjà marqués par ce qui constituera l’essence de l’œuvre de Julien Green : des interrogations profondes sur l’âme humaines et ses motivations, des personnages aux vies souvent recluses, parfois même désolées, une piété présente chez tous, véritable chez certains, hypocrite chez d’autres et enfin un fantastique qui, sans l’être vraiment, contribue à l’atmosphère particulière des ouvrages de l’écrivain américain de langue française.
Il est difficile d’en dire plus sur Le Voyageur Sur La Terre et les textes qui le composent. Ils constituent néanmoins une introduction intéressante à l’œuvre de l’auteur, même si leur concision, qui entraîne de nombreux silence et qui laisse subsister de multiples interrogations, les rend peut-être moins aisés à comprendre que des romans plus à la forme plus classique comme ceux déjà mentionnés ci-dessus.
Ces nouvelles valent plus pour leur forme et pour l’atmosphère qui s’en dégage. Leur lecteur pourra utilement poursuivre sa découverte de Julien Green avec Mont-Cinère, premier roman de l’auteur, dont la critique suivra sous peu.