Chaque année, en République fascisante de Grande Asie, une classe de collégiens de troisième année est choisie dans les différents département du pays pour participer au « Programme n°68 », défini par les autorités comme une simulation d’expérimentation militaire dans le cadre de laquelle les élèves de chaque classe sélectionnée doivent s’entre-tuer jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un seul, qui sera alors sacré « Champion ».
Battle Royale – Koushun Takami
Lorsque Nanahara Shûya et ses camarades se réveillent, ils comprennent rapidement que l’homme qu’ils ont en face d’eux n’est pas leur professeur habituel mais le responsable du Programme, auquel leur classe participe cette année.
Après avoir brutalement réduit au silence les élèves réfractaires, Kimpachi Sakamoto explique brièvement les règles au reste de la classe. Ou plus exactement la seule et unique règle du jeu : rester le dernier en vie sur l’île où se déroule le Programme après que tous les autres participants auront été exterminés.
Pour chaque élève, tous ses camarades de classe deviennent alors des menaces à éliminer le plus rapidement possible sous peine d’être lui-même mis définitivement hors-jeu et de finir à l’état de cadavre…
La partie peut commencer !
Publié en 1999, Battle Royale se présente comme un condensé ultra-violent de la culture nippone de la fin du XXe siècle et de ses travers les plus prononcés. Au premier rang desquels se dressent évidemment un individualisme farouche et un esprit de compétition exacerbé.
L’affiche japonaise du film tiré du roman
Ultra-violent, Battle Royale est aussi un roman ultra-rapide, centré sur l’action, aussi déjantée que cruelle, à laquelle sont contraints les élèves de la classe de 3e B du collège municipal de Shiroiwa. Une action qui ne leur laisse, ni au lecteur, aucun répit. Les confrontations s’enchainent à l’arme à feu ou à l’arme blanche. Les fragiles alliances éclatent dans le fracas des balles ou le silence des couteaux. Les cadavres s’accumulent et le nombre de participants en lice se réduit, conduisant inéluctablement le futur champion vers la victoire. Tout cela à la plus grande satisfaction de Kimpachi Sakamoto, qui, retranché dans un bâtiment de l’île avec ses hommes, suit minute après minute le déroulement du jeu.
La République de Grande Aise, prend clairement pour modèle le IIIe Reich allemand. Dirigée par un Reichsführer, la République offre à ses habitants un niveau de vie confortable tout en les subordonnant totalement aux besoins de l’état et en n’hésitant pas, chaque année à sacrifier des dizaines, voir des centaines de jeunes vies dans le cadre de ses prétendues expérimentations militaires.
Une des premières scènes du film
Même s’il met en scène des collégiens âgés d’une quinzaine d’années environ, Battle Royale n’est pas un roman « jeunesse ». Violent et cru, le roman de Koushun Takami plonge le lecteur dans un univers dystopique très sombre où tous les coups sont permis et où les instincts les plus brutaux semblent être la principale clef de la survie.
Un livre à lire. Pour ceux qui aiment la violence et le sang. Pour ceux que la culture japonaise intéresse. Ou encore pour ceux qui se demandent si l’individualisme est la voie royale menant à la réussite.
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